jeudi 29 mai 1997

Séguin-Madelin : trois jours pour convaincre

Ils se sont fait des oeillades. Comme un couple séparé malgré lui, et qui se retrouve, ils s'échangeaient leurs mots fétiches, leurs tics verbaux, avec des sourires complices. Et ils se donnaient avec une joie visible des « oui Alain », des « cher Philippe, nous voilà à nouveau côte à côte ». Philippe Séguin et Alain Madelin ont retrouvé le chemin des tréteaux en commun, des idées qui se rapprochent, des destins qui se lient. Mais le temps presse. La gauche a gagné, doit gagner sauf si...

Les mousquetades de Jack Lang

Jadis, les mousquetaires « crevaient » leurs montures sous eux. Aujourd'hui, ce sont les montures de fer et de feu qui « crèvent » les mousquetaires sur eux. Pour Jack Lang, comme pour les autres envoyés spéciaux du PS dans toute la France, c'est la ronde infernale des avions, voitures, hélicoptères, discours enchaînés, mêmes mots partout ressassés, mains que l'on serre à l'aveugle, sourires que l'on échange trop vite, et ce temps, obsédant, après lequel on court : « On est en retard ? »

mardi 27 mai 1997

Une attente de trente ans

C'est un vieux rêve à portée de la main. Casser la droite, pour la recomposer, la viriliser, la dominer. Quand Jean-Marie Le Pen fonde en 1972 le Front national, il est convaincu que la mort du général de Gaulle entraînera la ruine du mouvement gaulliste ; et qu'il pourra reconstruire sur ses ruines un parti qui réconciliera le « peuple de droite » après les « trahisons » du fondateur de la France libre, et du « bradeur » de l'Algérie.

lundi 26 mai 1997

Le temps de l'après-Le Pen

Rien ne sera plus comme avant au Front national. Dans ce parti qui a le culte du chef, le chef a manqué. Il s'est laissé surprendre par une dissolution. Il n'a pas osé affronter le suffrage universel. Surtout, il a été publiquement contredit et recadré. D'habitude, ses provocations verbales soudaient ses partisans derrière lui ; cette fois, son désir ardent de voir Lionel Jospin à Matignon a dérouté ses électeurs et exaspéré ses candidats, soucieux de récupérer les déçus du chiraquisme.

samedi 24 mai 1997

Tourcoing : la guerre des trois Flamands

C'est la guerre des trois Flamands. Une guerre courtoise et indécise entre hommes à la taille haute et aux yeux clairs. Une guerre de dix ans sans cesse recommencée entre législatives et municipales. Une guerre à trois puissances où, comme le notait naguère Bismarck, il faut être l'une des deux.

jeudi 22 mai 1997

L'oral de rattrapage de François Bayrou

« Ça ne change pas un homme, un homme ça vieillit », chante Johnny Hallyday. Et François Bayrou est en retard. Une heure que Marc-Philippe Daubresse, le candidat Force démocrate de la 4e circonscription de Lille, amuse le tapis dans la petite salle de Lambersart.

mardi 20 mai 1997

Doubles jeux

Jean-Marie Le Pen dirige-t-il encore le Front national ? Certes, il n'a jamais appelé ses électeurs à voter pour les candidats de gauche. Plus subtilement, il s'est contenté de dépeindre Lionel Jospin sous des couleurs moins criardes qu'à l'accoutumée. Et de souhaiter une cohabitation. Mais le président du Front national a sans doute surestimé la subtilité de son parti.

Lille : le savetier et la financière

La chronique d'une bataille électorale.

samedi 17 mai 1997

Alain Minc : « C'est une campagne ambiguë dominée par des arrière-pensées »

Il fut le soutien d'Edouard Balladur pendant la campagne présidentielle. Et la « tête de turc » de Jacques Chirac au cours de cette même période. L'auteur de « la machine égalitaire » se réclame aujourd'hui encore de la gauche, libéral et libertaire. Mais pour ces législatives, Alain Minc prend publiquement parti pour la majorité et Alain Juppé.

vendredi 16 mai 1997

jeudi 15 mai 1997

Béthune : la marque de Mellick

« La bête n'est pas morte ». Ils le disent, ils le craignent, ils le voient partout. Derrière le candidat vert, Serge Pacheka. Faisant du porte-à-porte avec lui. Recevant les industriels dans un bureau de la mairie de Béthune qu'il aurait conservé. Accueilli comme un roi dans les quartiers populaires du Mont-Liebaut. Manipulant les uns, déstabilisant les autres, les enferrant tous dans son implacable « système ». Le « diable ». Toujours vivant. Toujours menaçant.

lundi 5 mai 1997

Quand Jospin braconne sur les terres de Séguin

C'est un match dans le match. Un marquage serré « à la culotte », où tous les coups sont permis. Thierry Roland aurait sûrement ajouté : « Ces deux-là, ils ne passeront pas leurs vacances ensemble ! »

samedi 3 mai 1997

Vive Tony Blair !

Un seul être apparaît et tout est repeuplé. La droite, la gauche, et le centre ont enfin trouvé l'homme providentiel, qui réconcilie le libéralisme et le social, la nation et l'Europe, le passé et l'avenir, la jeunesse et l'expérience : Tony Blair. Il est l'homme du « travaillisme libéral... qui a fait renoncer son parti au socialisme », pour Alain Juppé, tandis que Pierre Mauroy voit dans le nouveau premier ministre britannique celui par qui les « Britanniques ont mis un terme à la spirale ultralibérale ».